DOSSIER: Bonheur et résilience

La souffrance peut-elle positive ?

Par Brigitte DAYEZ

S’il y a une réalité dont on veut se débarrasser par tous les moyens, c’est bien la souffrance physique. Nous la connaissons tous cette ennemie du bien-être qui nous prend tout entier, nous obsède, nous obnubile, s’empare de notre jugement, détruit notre bonne humeur, peut nous rendre agressif, malheureux, et nous pousse à nous replier sur nous-même...

La douleur s’invite malgré nous et se glisse dans les innombrables replis de nos corps complexes, magnifiques certes, mais fragiles. J’ai mal, je souffre et je cherche partout celui ou celle qui pourrait adoucir ma douleur, voire même m’ouvrir un chemin de guérison, et le fait de ne pas trouver parfois ce marabout bienfaisant augmente encore l’énervement né du mal-être, car les médecins même compétents n’ont pas toujours réponse à tout !

Se replier sur soi-même et ne plus avoir d’autre horizon c’est compréhensible mais dommage, car cette attitude ne construit rien.

Il y en a une autre, qui demande beaucoup de volonté, de courage, de dépassement de soi, mais qui semble féconde, c’est de s’ouvrir aux autres.

Si je pense à eux, je me rends compte que je ne suis pas seul(e) à souffrir. D’autres vivent la même expérience, et parfois, et souvent, dans des proportions plus grandes.

Eux aussi sont tentés de se replier sur eux-mêmes, mais ils peuvent, comme moi, s’ils le décident, s’ouvrir à la compassion, à l’empathie, à la compréhension. Alors, ensemble nous arrivons à créer une communion entre nous.

Ouvrir son cœur aux autres quand on souffre, c’est tisser avec eux une relation d’amour. La souffrance peut nous rendre plus humbles, plus tolérants, plus sensibles, plus accueillants, plus réceptifs, elle est alors féconde. C’est difficile de rester ouverts, mais c’est positif, car rejoindre l’autre dans sa souffrance par ma souffrance, c’est lui donner un sens, une profondeur qui peut devenir source de vie.

Certaines souffrances sont guérissables, d’autres non, mais de toutes façons nous restons libres d’en faire quelque chose de riche sur le plan humain.

Alors essayons… je crois que là, nous sommes plus concernés, chacun à notre mesure et à notre place. Nous avons tous la possibilité de donner un sens à nos situations de vie.

Jésus a dit de lui-même « je suis la voie le chemin de la vie ». Cherchons à nous inspirer de son enseignement.

Sa voie c’est certainement l’amour !

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