Dossier - "Pour éduquer à la responsabilité"

Eduquer à l’interculturel
Par Marie-Pierre Jadin
Educare : littéralement, conduire dehors. Et si c’était en dehors des sentiers battus, des clichés, des émissions de TV préformatées ? Et si c’était sur de petits chemins escarpés peu fréquentés, sauvages ? De ceux par delà lesquels on découvre subitement un paysage sublime auquel on ne s’attendait vraiment pas…
En mai dernier, la commission migrations organisait une après-midi de rencontre autour d’un court métrage intitulé Passeurs de patrimoine. Ce petit film d’une durée de 25 minutes, réalisé par Jacques Borzykowski, fait partie d’un ensemble de trois courts métrages, abordant tous le même thème : comment des enfants bruxellois d’origines étrangères diverses peuvent-ils prendre conscience de leurs propres diversités, de l’importance de leurs racines, tout en vivant dans un patrimoine typique qu’ils côtoient tous les jours ?
Nos différences font peur, mais elles constituent aussi notre richesse. Voilà ce que tentent de démontrer les films de Borzykowski.
Démonstration réussie, si l’on en croit les différents « acteurs » des films.
Mais par delà cet aspect, nous avons aussi envie d’insister sur la dimension éducative des démarches proposées, et cela dans le cadre de ce dossier des Notes de travail consacré à l’éducation.
Nous serons peut-être frappés, à regarder ces films, par la modestie de la démarche : une classe, quelques instits, un quartier de Bruxelles. Mais aussi par le côté positif que ces visites, ces interviews suggèrent.
De futurs instituteurs découvrent un aspect de Bruxelles qu’ils ne connaissent pas du tout. Ils ont des idées préconçues (sur les quartiers défavorisés, sur les immigrés, sur l’insécurité liée au simple fait de prendre le tram ou le métro…), et à la fin de leur stage, toutes ces idées ont été balayées par la richesse de l’expérience. N’est-on pas en pleine thématique de l’éducation ? Ils ont appris et enseigneront à leur tour : que les clichés ne correspondent pas à la réalité, qu’il y a un vivre ensemble possible entre des communautés aux origines et habitudes multiples, qu’il y a une véritable richesse à découvrir le patrimoine de l’autre… et à partager le sien !
Au final, on aura envie de retenir que ce que l’on sème maintenant, on le récoltera demain : les enfants, les jeunes, sont toujours les promesses d’un monde meilleur. À nous de semer à bon escient.