Edito

 

Par Béatrice Piérard-Capelle

Donne-moi ta main et prends la mienne, la cloche a sonné, ça signifie...[1] Eh oui, eh oui, pour nous aussi, l’école est finie, quoique… Les vacances aussi sont finies !

Une toute nouvelle brochure d’année nous arrive. Elle nous invite à « changer nos vies »   (La rue est à nous, que la joie vienne !) dans une actualité qui n’est pas exempte de faits préoccupants. N’en citons que quelques-uns : La situation de la Syrie qui pourrit de jour en jour et entraîne le Liban dans une guerre fratricide ; la misère grandissante d’une Afrique spoliée ; l’approche des élections communales, qui démarre chez nous, dans un climat d’électoralisme plus que de bien commun et, dernièrement, la libération conditionnelle de Mme Michèle Martin avec son lot d’émotionnel qui génère des débats heureux ou nauséabonds.

Qu’en est-il de notre esprit critique dans tout ce remue-ménage, dans ce « remue-cœur » ou ce « remue-méninges » ? La rue est à nous ! Plus que jamais, la pudeur f…le camp ! Place à la sensation, on étale tout sur la place publique. De Facebook aux medias, et l’audio-visuel en rajoute. Que la joie vienne ! On a plutôt envie de pleurer ou de vomir… Il faudrait changer le monde ! Qui croit encore au miracle, vous savez, ce « battement d’ailes du papillon, à l’autre bout du monde, qui peut tout chavirer » ? Qui peut encore lire les signes ?

De tout ce que j’ai lu ou entendu récemment, je voudrai retenir ceci : au milieu de ce qui paraît le pire, au-delà de l’abject, au mépris du qu’en dira-t-on, une petite sœur de sainte Claire – mais qu’est-ce qui lui a pris ? – lui a un jour écrit puis est allée lui rendre visite en prison, à cette femme « en » souffrance, souffrance incommensurable chez ses victimes, souffrance introvertie chez elle. Et cette petite lumière, portée par la petite sœur, va guider toute une communauté sur  un chemin de compassion active, de réflexion et d’accueil, qu’aucune communauté laïque n’a été capable de faire, tout simplement, au nom de la Dignité, celle qui relève l’humanité entière. Sur fond de tant de gravité, oui, il me semble que les choses peuvent changer, quelqu’un s’est laissé toucher : Que la joie vienne ! Une brise légère s’est levée… 

Ce premier numéro des Notes de Travail électroniques met l’accent sur l’esprit critique et sur l’éducation. Tout changement implique d’abord de faire la distinction entre ce qui est à changer et ce qui est à garder, ensuite viendra la question des moyens. Vous voyez bien, l’école n’est pas tout à fait finie ! Bonne reprise !

 

[1] L’école est finie. Chant célèbre de Sheila dans les années 60… bref,  à une époque pleine d’espérance !

 

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