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FORTALEZA 2012
« Je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle » Isaïe 65, 17
Apport de la Belgique pour l’atelier du 31.10 (10h30) et celui du 2.11 (16h30).
Trois étapes de réflexion qui correspondent à nos Voir, Analyser et Agir
- Changer de vie dans un monde préoccupé par son avenir. Pourquoi?
- Pour quoi ? quel est l’objectif du changement ?
- Quels moyens proposons-nous pour y aller !
- Où en sommes-nous ?
Le point de départ, c’est un constat inquiétant : si notre société occidentale ne modifie pas d’une manière assez radicale sa manière de vivre, elle va à la catastrophe. Nous le sentons, nous le savons : notre manière de vivre va devoir changer. Pas seulement quelques détails. Plutôt que d’attendre d’être acculés, prenons la mesure des limites et des impasses de notre système, osons rêver à une société meilleure.
Ce n’est pas une hypothèse, mais une certitude. Il en va de la santé, de la sécurité et du bonheur de tous et de chacun ; nos enfants et petits-enfants sont directement concernés. Il en va, à plus long terme, de la survie même de l’humanité.
Gouvernance, dialogues politique et religieux, gestion du patrimoine de l’humanité, éducation, solidarité, espoir pour les plus fragiles… Tant de questions qui prennent aujourd’hui de nouvelles formes, demandent de nouvelles réponses. Tant d’échecs, de frustrations mais aussi de tentatives d’échapper à ce système qui se mord la queue… Qui aura le courage de changer de vie dans ce monde à risques ?
- Pour quoi changer ? Pour quel monde ?
L’inventaire des défis ne se veut ni culpabilisant, ni démoralisant. Prenons-en conscience : il est de notre responsabilité de changer les choses, de penser le monde autrement, d’opérer une révolution, copernicienne sans doute, utopique peut-être !
Matthieu nous dit au chapitre 25 de son évangile : où est le royaume ? Vers quelle sagesse nous devons tendre ?. Ici et maintenant, chacun selon ses forces et ses talents.
Changer le monde ? Malgré lui ? Avons-nous tous la même idée du bonheur ? Notre vision des choses est-elle applicable partout, les efforts des uns ne sont-ils pas annulés par les actes des autres ? Comment aller au consensus ? Dans ce monde nouveau, tout ce qui est humain nous concerne et doit être pris en compte.
Si les écarts de richesse, de privilèges, de savoir ou de pouvoir sont si grands, est-ce un monde de solidarité et de sobriété qui pourra être garant d’un juste équilibre ?
Face à la nature, l’homme est-il à ce point tout puisant, seul capable à lui donner sens, à l’ordonner et à la manipuler selon ses désirs et sa raison, ou est-il comme tout être vivant lié à la nature au point de la respecter dans sa propre vérité, tout en la travaillant pour le bien de la vie, des hommes et des femmes d’aujourd’hui et des générations à venir ?
- Quelles étapes, quels défis pour atteindre ce monde nouveau ?
L’utopie chrétienne exprimée dans les évangiles pourrait-elle retrouver aujourd’hui un réel attrait pour l’ensemble de la société ? Saurons-nous donner l’exemple de ses bienfaits ! L’humanité devra concrétiser cette vision de l’essentiel en faisant ses propres choix pratiques, mais probablement aussi en proposant des chemins de démocratie et de respect mutuel. Cela passerait-il par l’éducation, celles des jeunes, mais aussi celle des adultes dans ce monde qui change ; au travers de l’expérimentation de nouvelles voies comme l’écologie, la pluralité participative, la simplicité volontaire, la primauté de l’être sur l’avoir, du lien sur le bien (objet)? Enfin, après évaluation des progrès, après avoir appris des échecs et des succès, ne devrons-nous pas rester créatifs pour persévérer dans nos objectifs, réinventer d’autres méthodes et d’autres modèles ?
Il est irréaliste de penser que le monde va virer de bord brutalement. Chacun s’accroche à ses privilèges, cherche le succès immédiat, veut protéger les siens. Sans doute devrons-nous avant tout apprendre la patience et la confiance en nous-mêmes comme dans les autres. Matthieu nous donne des pistes : mettre de l’huile dans sa lampe, veiller, utiliser ses talents pour mettre une pierre à l’édifice et réparer les injustices.
Quelques situations en Belgique :
1) Gros débat en Belgique : le nucléaire. Faut-il fermer les centrales pour le danger potentiel, pour les problèmes de déchets, par épuisement des énergies fossiles ? Risques de surcoût pour la population, risques de ne pas arriver à remplacer ce système bien installé. Concurrence entre pays et continents pour produire et vendre d’autres énergies, parfois au détriment des populations locales….
2) Nos partis politiques se disputent la voie démocratique, les moyens d’arriver à l’équilibre ! Comment voter, choisir nos représentants, ceux qui vont décider pour nous, mais aussi faire des compromis, sucrer leurs amis ? Le fossé entre les déclarations électorales et la mise en œuvre politique est énorme et bien déstabilisant. Notre foi nous montre-t-elle une piste pour ce partage du pouvoir, pour ce « Royaume » où le pauvre devrait être roi, ou le faible est à protéger, ou le maître est serviteur ?
3) Au niveau de l’éducation, La discipline est un moyen nécessaire à l’obtention d’un résultat positif : pour revenir de l’école avec un beau bulletin, il faut de la discipline ; pour jouer un match de football avec l’équipe, il faut de la discipline. Nos enfants ne sont-ils pas fiers de brandir un beau bulletin ou de revenir heureux de leurs tournois sportifs disputés avec application et fair-play (même s’ils n’ont pas gagné) ? Et nous, avec eux ? Il est important que nous prenions le temps de les encourager à pratiquer au moins une activité extra scolaire, qui leur permette de prendre confiance en eux en développant une de leurs forces. Là aussi, nous avons un rôle à jouer afin qu’ils découvrent le sens de l’équipe, le sens de l’effort et la naissance du bonheur après cet effort. Ce bonheur non pas d’« avoir » mais d’ « être ».